jeudi, avril 18, 2024 05:15

Tête à tête avec Clint

No Gravatar

Comme j’ai loupé Kiefer Sutherland de quelques minutes hier matin, j’ai passé la soirée avec Clint Eastwood. Ce soir je la passe avec les Théories de la Réception, ça sera nettement moins bien, croyez moi.

Million Dollar Baby, le dernier film de Clint Eastwood, me semble extrêmement complexe à résumer en quelques mots. Car celui qui le définira comme “un film sur la boxe” passera à coté de beaucoup de choses.
Derrière cette appelation un peu raccoleuse qui forme le titre du film se cache Maggie Fitzgerald, nana trentenaire à la vie foutue en l’air par un contexte famillial peu glorieux, et surtout à l’absence cruelle de repères paternels. Serveuse depuis des années, sa passion c’est la boxe, et il est temps pour elle de l’affirmer. Seulement, le vieux Frankie Dunn, le boss de la salle, ne l’entend pas de cette oreille : Lui n’entraîne pas les “filles”. Question d’ethique, ou d’autre chose…
Histoire humaine en trois temps, histoire d’un amour platonique à double-sens, Million Dollar Baby, c’est avant tout la rencontre d’un père en mal de fille et d’une femme en mal de père, tout deux cherchant la reconnaissance dans une vie meurtrie. Elle cherche un Dieu, il attend un Messie. Et c’est à l’age de 33 ans, comme par hasard, qu’enfin sa vie prendra un tournant décisif. Et là, prétendant à un silence d’église, la musique s’arrête, laissant les personnages face à leur destinée, et le spectateur, soufflé, ne reste pas indifférent.
Outre des combats de boxe au féminin magistralement filmés (on s’y croirait), Clint Eastwood brasse les genres, passant du reportage sportif au drame social, sans oublier son humour caustique, souvenir de ses années Western, sans doute, et sa musique, un Blue triste et mélancolique, illustrant la vie qui nous file entre les doigts…
En définitive, Eastwood maîtrise parfaitement le rythme de son film, et l’étalage de sentiments se fait sans lourdeur, en douceur, dans ce monde de brutes. Sa maîtrise du jeu d’ombre et de lumière est, lui aussi, indéniable, mais on le savait déjà depuis longtemps, et Mystic River l’avait confirmé. Sans doute le film de ce réalisateur qui m’aura marqué le plus, avec Un Monde Parfait, qui traitait déjà du thème des relations paternelles. Soufflant. Rien à ajouter.
Chapeau bas.

One Response to “Tête à tête avec Clint”

  1. Arrrr dit :

    j’le verrai… un jour! en attendant j’écoute Clint Eastwood du gorille >:
    Bisous et achète moi ce lecteur de DVD et fous lui en plein la vue à ce Fucker Vendeur virulent
    :D

Leave a Reply