
Il me semble de bon augure, pour me relancer dans les critiques cinémato-geek-phiques, de commencer 2010 en évoquant Avatar. Pur produit de consommation qui remplit brillamment le cahier des charges de tout bon blockbuster qui s’assume, le nouveau film de James Cameron (10 ans après Titanic, quand même) est en train de faire un gros carton. Et impossible pour moi de cracher sur ce film : je vous préviens, j’ai adoré.
Ça faisait bien longtemps que je n’avais pas eu autant envie de revoir un film immédiatement après être sortie de la salle. Envie de me replonger dans l’univers, envie de revoir les personnages sortir de l’écran, envie de revoir une histoire simpliste et un poil niaise et pourtant si joliiiiiiiiiie… Bref.
J’avoue qu’avant de me lancer dans cette expérience 3D, j’avais un peu peur de sortir de là avec les yeux qui piquent et un mal de crâne carabiné. En tout cas, mon expérience 3D précédente, à savoir assister à une démonstration d’un jeu vidéo sur une télé avec système 3D (Le jeu Avatar sur XBox 360, d’ailleurs) se résumait à ce bilan. Mais là , rien à voir. Avatar est un film tourné à l’aide de caméras spécialement conçues pour un rendu 3D. La caméra stéréoscopique est d’ailleurs un système développé par James Cameron spécialement pour son film, expliquant en partie le budget colossal du film (près d’un demi milliard de dollars, quand même).
A ce niveau-là , le rendu dépasse toutes les espérances que l’on pouvait avoir, puisqu’il offre une profondeur de champ exceptionnelle et des “sorties d’écran” bien équilibrées, qui, sans s’enfoncer dans le sensationnel façon Disneyland, apporte un plus incontestable au film. La réussite d’Avatar côté 3D, c’est d’avoir trouvé un équilibre quasi parfait pour profiter d’effets visuels saisissants durant 2h42 sans avoir mal à la tête. Déjà , respect.
Voici pour le côté technique, passons maintenant à l’aspect visuel : Avatar se déroule sur Pandora, l’une des 3 lunes du système Alpha du Centaure, situé à 4,4 années lumières de la Terre. Pandora est une terre (presque) vierge, sur laquelle évoluent une faune et une flore aussi fascinante que luxuriante. L’univers des Na’vi est tout simplement magnifique, et contraste bien évidemment en tout point avec le camp RDA des humains, gris et bétonnés. Mais j’y reviendrais. Même les bestioles les plus hostiles sont superbes : la faune arbore d’ailleurs des influences préhistoriques assez évidente, associées à une gamme de couleurs vives des plus chatoyantes. L’ensemble flatte l’Å“il du début à la fin, que l’on regarde le vilm en 2D ou 3D, d’ailleurs.
En fait, si on doit critiquer Avatar sur un point, c’est sans doute sur celui de son scénario : l’histoire de Cameron ne va pas plus loin que celles de ces précédents films : Les hommes sont méchants avec les autochtones, qui eux sont super gentils et ne demandent qu’à être tranquilles dans leur environnement naturel. Rappelez-vous Abyss par exemple, et ses gentilles créatures aquatiques. Bon, je vais éviter les comparaisons avec Aliens, Titanic et Terminator, mais on retrouve tout de même pas mal de thématiques similaires (overdose de technologie, voyage dans l’espace, relation entre les hommes et les extraterrestres/machines, critique de la lâcheté humaine, ect.). Avatar pioche massivement dans les thèmes chers à Cameron, tout en s’offrant tout de même une dimension très actuelle de par son côté écolo, presque à outrance : ainsi, les Na’vi peuvent se connecter physiquement aux animaux et aux plantes grâce à des filaments nerveux dissimulés dans leurs cheveux. A côté, les humains et leurs pulsions destructrices apparaissent, bien évidemment, comme des barbares tout ce qu’il y a de plus caricatural.
L’univers terriblement manichéen d’Avatar est sans doute son plus grand défaut, et les personnages n’offrent que peu de nuances. Les personnages sont soit tout gentils soit tous méchants, ils sont identifiables à 50 km les yeux fermés et dans le noir, à commencer par les scientifiques idéalistes menés par la sympathique Helen Ripley Sigourney Weaver, qui incarnent la catégorie pacifiste et cultivée de la race humaine, désireuse de se rapprocher des indigènes. A l’opposé, on trouve bien évidemment les militaires et les entrepreneurs : les premiers ne pensent qu’à la baston, les seconds ne pensent qu’au fric. Le chef des premiers est un gros bourrin balafré, et le chef des seconds est un petit crétin débile.
Au milieu de tout ce petit monde, on trouve le soldat Jake Sully, marine estropié coincé dans un fauteuil roulant venu sur Pandora 1) pour prendre la relève de son frère jumeau, mort assassiné quelques jours avant son départ pour Pandora, 2) gagner suffisamment d’argent pour se faire réparer la colonne vertébrale (pratique possible mais onéreuse en l’an 2157). Incarné par l’acteur Sam Worthington (vu récemment dans Terminator Salvation), ce personnage foncièrement bon n’est pas crédible un seul instant en tant que traître comme voudrait nous le laisser penser le vilain colonel à la grosse balafre. A partir de là , on comprend très vite qui va gagner et qui va perdre.
Avatar est un film aussi prévisible que magnifique, et il est évident que Cameron avait conscience de ça en storyboardant son film. L’histoire tient sur une note de restaurant, mais le film dure quand même 2h42 : la raison à cela se trouve dans les dizaines de plans, plus beaux les uns que les autres, mais totalement inutiles au scénario. Avatar comporte un nombre hallucinant de plans purement contemplatifs qui rappellent à chaque fois que l’objectif du film est avant tout de subjuguer visuellement le spectateur. Et à ce niveau, c’est bien évidemment mission accomplie.
Difficile de résumer un film à la fois aussi balèze et aussi minimaliste. Il est certain que, des points de vue technique et esthétique, Avatar écrase tout ce qu’on a pu voir précédemment. Scénaristiquement parlant, si le film n’offre aucune surprise (et je dis bien aucune tellement tout est confiné aux étapes d’un schéma actantiel de base) il se dote d’une histoire tellement universelle qu’il parle à absolument tout le monde. Courage, amour, respect des autres et respect de la nature : que faut-il de plus pour faire un film d’aventure qui satisfait les foules ? Pas grand chose à mes yeux.
J’aurais encore beaucoup à dire sur l’univers et la mythologie mise en place par James Cameron dans son film, mais je vais m’arrêter là . Qui sait, j’aurais peut-être l’occasion d’en reparler un de ces jours… Au retour d’un nouveau voyage sur Pandora.
A lire si vous avez aimé le film et que vous désirez en apprendre plus sur l’univers : Le guide officiel du film, Avatar : Rapport confidentiel sur l’histoire biologique et sociale de la planète Pandora, un bouquin absolument fabuleux qui délivre une mine d’information sur la planète et ses habitants. Le bouquin coute environ 22€, et les vaut largement à mes yeux (éditions Michel Lafon).
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