Pourquoi, mais pourquoi, autant de personnes ne comprennent pas qu’un film peut-être plaisant sans pour autant faire appel à une débacle d’effets spéciaux ou à un casting extraordinaire style Georges Clooney/Brad Pitt/Matt Damon/Julia Roberts/Ect. ?
Pourquoi quand je matte un film de Shyamalan avec mon frère et mon père, j’ai la désagréable impression de les faire chier mortellement ? Comment un réalisateur consacré comme lui peut se retrouver au centre d’un conflit famillial où il devrait être sacrifié sur l’autel du sacro-saint match de foot du dimanche soir ?
MERDE A LA FIN ! >:
Tout ça pour dire que ma mère a acheté le dvd du film “Le Village”, dernier Shyamalan en date. Ce film m’avait beaucoup plus au cinéma. Comme je ne l’avais vu qu’avec ma mère, on a décidé de le revoir en famille. Le problème fut le même qu’avec “Signes”, pourtant sans doute supérieur en qualité à ce fameux village d’americains reclus dans une plaine entourée d’une forêt salement fréquentée.
Au moment où la créature débarque dans le village, on a le droit à des commentaires du type :
Mon père > “C’est quoi qui vient de passer, là ?”
Mon frère > “Un drap rouge…”
Rire stupide des deux mâles de la maison
Chaque passage un peu calme est généralement ponctué d’un “Ah, je parie que la bestiole va arriver et les bouffer“, “Attends, on va voir la chaise bouger toute seule” et j’en passe.
Finalement je me rends compte de la déception que ce type de film peut generer sur le public actuel, tellement habitué aux débacles d’effets spéciaux.
Je ne suis pas une addict des films d’auteurs, même si j’en regarde volontier certains, mais j’ai quand même du mal à concevoir qu’on ne puisse pas apprecier un film parce qu’il ne possède pas le quota d’action ou d’images de synthèse necessaire pour “captiver”. Après tout, le cinéma d’Hitchcock s’est construit sur des bases psychologiques et psychanalytiques, et il continue de fonctionner aujourd’hui sur le public qui “ose” s’y pencher. C’est bien la preuve que les gens sont encore réceptifs à quelque chose non pas de plus léger, mais de plus creusé au niveau des sensations ressenties. Car il ne faut pas s’imaginer qu’il est plus facile de faire naitre des sentiments et des impressions en ne montrant rien que d’en faire naitre à grands coups d’effets spéciaux. La suggestion demande sans doute bien plus de recherches, non pas en documentation, mais en émotion.
Aujourd’hui, même si les techniques de création d’effets spéciaux évoluent à toute vitesse, je pense qu’on a bien plus à gagner en se penchant sur le cinéma moderne, mais suggestif, comme celui de Shyamalan. Parce que le cinoche, ce n’est pas que des effets spéciaux offrant des représentations bidonnées de la réalité, c’est aussi de vrais sensations qu’on se forge nous même.
L’imagination, c’est encore mieux que les images de synthèse, croyez-moi.