vendredi, avril 26, 2024 06:30

Des courtisanes et des Converses.

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Critique en retard, on fait pas toujours ce qu’on veut dans la vie, loin s’en faut.Mais finalement une critique toute conne c’est nul, alors j’y vais de ma petite analyse légère.
Bref.

Je suis donc allé voir Marie-Antoinette, nouveau film de Sofia Coppola, polémique à Cannes et toussa. Déjà j’ai envie de souligner le fait que l’histoire en général, même celle de France, m’a toujours horriblement anesthésiée. La seule période pour laquelle j’ai un peu d’affection et des connaissances relatives est justement celle qui précède la Révolution Française, tout simplement parce qu’en grande fan, je connais par coeur la série Lady Oscar. Voyez donc comme ma vision de l’Histoire est passionnée et approximative.

Un peu comme le faisait l’anime/le manga de Ryoko Ikeda, Marie-Antoinette raconte ce qu’il se passe à la cour, et les circonstances qui ont amenées le peuple à se révolter. Mais le film, comme son nom l’indique,perçoit les évènements du point de vue d’une seule personne, à savoir la jeune autrichienne, fraîchement débarquée de son pays natal pour acceder au trône de France. A la fois témoin et actrice de la décadance de la royauté française, Marie-Antoinette symbolise à elle seule l’incompréhension et le mal-être, associé à une terrible sensation d’instrumentalisation. C’est à mon sens les impressions majeures qui ressortent du film, servit par un code couleurs très travaillé : Marie-Antoinette, tout de bleu vêtue, débarque dans un univers rose bonbon féérique. Mais quand on mange beaucoup de friandises, on s’en dégoute rapidement. Ce contraste de départ provoque un malaise qui reflète l’état d’esprit du personnage, catapulté dans un monde de faveurs et de règles absurdes qui l’amusent, mais qui lui sont incontournables. Alors finalement, Marie-Antoinette comprend que le rose n’est pas une couleur si moche que ça, et que surtout, c’est la couleur locale…

Le mal-être est donc parfaitement souligné, tout comme l’absurdité du mariage auquel elle doit faire face : Car comme chacun sait, le paradoxe de sa vie fut que bien qu’elle soit l’épouse du roi de France, elle n’aurait pas pu être plus mal mariée. Dès lors est souligné le statut d’objet de l’autrichienne, considérée par tous cour, peuple, même par sa propre famille – comme une véritable “poule pondeuse” à qui on reproche de ne pas tomber enceinte, alors que la pauvre n’y est pour rien préférant, son mari preferant jouer au serrurier plutôt que de s’assurer une descendance. Là encore, elle joue le jeu, et la grossesse devient une compétition. Devenir mère lui permet d’acceder à une sorte de felicité, et MarieAntoinette, robe blanche et sourire aux lèvres, goute un peu au bonheur, et aux plaisirs de la vie qui la mèneront, elle et le reste de ses sujets, à une perte inévitable.

Soyons clairs malgré tout : Bien que relativement fidèle à la trame historique, j’imagine bien que ce film a de quoi faire hurler les historiens, et à raison : Avec ses séquences montées comme des clips musicaux où se cachent d’hypothètiques paires de Converses, et ses séquences de bal sur fond de The Cure, on aura bien souvent vu plus crédible dans le genre historique. Mais celui qui voudra guillotiner la fille Coppola devra d’abord se demander quel est le but réel de ce film, qui se veut bien moins représentatif d’une époque que d’une jeune fille en particulier : Si ce film s’appelle Marie-Antoinette, c’est bien pour une raison précise. Dès lors, il ne faut pas, à mon sens, voir ce film comme une atteinte à une quelconque fidèlité historique (qui est toujours discutable, au demeurant), mais comme le portrait d’une jeune femme mal-aimée, mal mariée et mal considérée en général, dont la précoce modernité ne lui a pas permis de s’épanouir dans un environnement et une époque qui ne lui correspondaient pas. Marie-Antoinette était une femme de notre époque, mais née deux ou trois siècles trop tôt. Qui oserait dire que ce film ne raconte pas cette histoire ?

Vous l’aurez compris, pour moi c’est un film à voir, et un essai transformé pour Sofia Coppola qui rate de près le home-run (ça n’a rien à voir mais j’avais envie de le mettre, et toc).

7 Responses to “Des courtisanes et des Converses.”

  1. Seta dit :

    Wouah, ca donne envie de voir le film cette analyse. Je serai allé le voir, chui pas sûr que j’aurai analysé le film de cette façon. C’est un poitn de vu intéressant en tout cas o/ Parceque à la télé, ils arrêtent pas de dire que c’est une bouze :s

  2. Seta dit :

    Y’a une P****N de pub qui arrête PAS de s’ouvrir en bas de la fenêtre.
    C’est très MOCHE le BLEU !

  3. Ayah dit :

    Les converses ne sont PAS hypothétiques!

  4. Seta dit :

    Mais comment cela se faisse ?????? 8U

  5. Ayah >> Proute.
    Seta >> Proute aussi. Vas réviser chenapan.

  6. Arno dit :

    En tout cas, sur ce film, ça CONVERSE. Ha, ha, ha!
    (Oui, Yana, c’est MOCHE)

    J’aime bien cette idée d’anachronisme, et s’imaginer que, par rapport à son état d’esprit, elle aurait été née quelques siècles trop tôt. Jveux bien le voir.

  7. Alrik dit :

    A quand un post sur ton opinion sur X-Men: L’Affrontement Final?

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